Premiers cas de « Warfarin-Related Nephropathy » induits par la fluindione - 17/09/14
Résumé |
Introduction |
L’insuffisance rénale aiguë (IRA) décrite avec la fluindione est classiquement secondaire à un mécanisme immuno-allergique [1 ]. Une IRA par précipitation intra-tubulaire de cylindres hématiques a été récemment décrite avec la warfarine sous le terme de « Warfarin-Related Nephropathy » (WRN) [2 ]. La « WRN » serait-elle extensible à la fluindione ?
Patients et méthodes |
Nous avons recherché auprès du CHU de Rennes et de la Société de Néphrologie de l’Ouest, de janvier 2006 à octobre 2013, les cas de patients traités par anti-vitamines K (AVK) ayant présenté une IRA avec une obstruction tubulaire par des cylindres hématiques sur la biopsie rénale. Les données cliniques et histologiques ont été analysées.
Résultats |
Sept patients (5 sous fluindione et 2 sous warfarine) ont présenté une hématurie macroscopique dans un contexte de surdosage en AVK (INR médian à 4,2) compliquée d’une IRA sévère (créatininémie (C) médiane à 473μmol/L). Outre la présence de cylindres hématiques intra-tubulaires, une nécrose tubulaire aiguë et une néphropathie sous-jacente d’origine glomérulaire quasi exclusive (IgA, glomérulonéphrite aiguë post-infectieuse, glomérulonéphrite à IgG kappa) ont été retrouvées. La WRN a été évoquée d’emblée chez les patients sous warfarine, alors que le diagnostic initial été erroné pour 4 des 5 patients sous fluindione et a été fait après relecture des lames. Après 1an de suivi, 1 patient est décédé, 5 ont conservé une insuffisance rénale chronique (C médiane 162μmol/L) et 1 a récupéré une fonction rénale normale.
Discussion et conclusion |
Nous décrivons les premiers cas de WRN induits par la fluindione. Le terme d’ « Anticoagulant-Related Nephropathy » (ARN) apparaît donc plus approprié que celui de WRN avec la description récente de cas avec l’acénocoumarol et avec le dabigatran. L’apparition d’une hématurie macroscopique sous AVK, chez les patients atteints d’une néphropathie sous-jacente au décours d’un surdosage en AVK, doit alerter le clinicien au vu de la gravité potentielle de l’ARN.
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Vol 10 - N° 5
P. 353 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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